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Préparer une thèse après un master FLE 👩‍🏫

“Tout d’abord, le doctorat me permettra d’être complètement experte dans mon domaine. Ensuite, il ne m’empêchera pas d’accéder aux emplois auxquels j’ai accès à ce jour, et d’ailleurs, si je veux être active dès maintenant, je peux travailler en même temps que le doctorat, au moins dans les deux premières années. En plus, à l’étranger le doctorat est vraiment reconnu, bien plus qu’en France.”

Entretien avec Maëlle Ochoa

Bonjour Maëlle, pourriez-vous vous présenter ?


Bonjour tout le monde ! Je suis Maëlle Ochoa, j’ai 24 ans et je viens de terminer mon master FLE l’Université de Bordeaux Montaigne, dans le Sud-Ouest de la France. Avant-ça j’ai fait une licence de lettres modernes et une année de Césure pendant laquelle j’ai voyagé et travaillé.
Je suis, en parallèle de mes études, enseignante auto-entrepreneure depuis 1 an maintenant et jusqu’à aujourd’hui j’enseignais le FLE dans des écoles privées, maintenant j’essaie de rester véritablement indépendante.
Je suis aussi engagée dans une association, l’association réseau AIME à Bordeaux, et notre but c’est d’enseigner le français à des personnes migrantes qui souhaitent reprendre leurs études universitaires en France.
Et sinon, j’adore la randonnée, faire des pique-niques et parler de mon travail avec qui veut bien m’écouter !

Qu’est ce qu’un doctorat ?


Le doctorat c’est le plus haut diplôme universitaire, c’est le troisième cycle des études supérieures. Il est aussi appelé PhD (Philisophae Doctor). On y accède quand on a déjà un master (bac+5). Cela vous donne un niveau bac+8 avec le grade de Docteur. C’est un parcours qui dure 3 ans mais qui peut s’étendre au-delà en fonction de votre avancée. Pendant ces 3 années, on fait de la recherche scientifique, on choisit un thème, une spécialité et on mène une recherche sur ce sujet, avec un protocole strict. Au terme du doctorat, on rédige une thèse, c’est un document de plusieurs centaines de page qui rend compte de notre recherche.
On participe donc aux avancées scientifiques dans notre discipline. Ma discipline c’est la didactique des langues, j’ai identifié “un gap”, “un manque” dans la littérature de ce domaine et je vais participer modestement à l’évolution des connaissances dans ce domaine en répondant à un problème, en essayant d’y apporter des solutions. La recherche en didactique des langues, elle existe pour pouvoir donner lieu à des pratiques sur le terrain, c’est un point que j’ai toujours en tête et que je ne dois pas perdre de vue. C’est souvent un peu la critique qui est faite à la recherche, elle est parfois trop éloignée du terrain, du concret. C’est très important pour moi que ce ne soit pas le cas.

Pourquoi avoir choisi le doctorat ?


Ah ! C’est exactement la question que je me suis posée il y a quelques mois maintenant. Quand j’ai commencé mon travail de mémoire, ma directrice m’a glissé à l’oreille l’idée de poursuivre en doctorat. Au début je n’étais pas d’accord parce que ce qui m’intéresse en réalité c’est être sur le terrain, c’est être dans la vie active et être indépendante, cela faisait des années que j’attendais de pouvoir enfin terminer mes études ! … Dit celle qui vient d’accepter de commencer un doctorat… Alors qu’est-ce qui a changé ?
Mon entourage m’a encouragée à peser le pour et le contre et à étudier toutes les possibilités que j’avais. Je pouvais très bien commencer à travailler avec mon master, et peut-être au bout de quelques années avoir accès à des postes un peu différents comme celui de conceptrice pédagogique, coordinatrice, responsable etc.
J’ai commencé mes recherches sur internet et auprès d’amis d’amis qui étaient en doctorat. Je me suis rendue compte de plusieurs choses :
Tout d’abord, le doctorat me permettrait d’être complètement experte dans mon domaine. Ensuite, il ne m’empêchera pas d’accéder aux emplois auxquels j’ai accès à ce jour, et d’ailleurs, si je veux être active dès maintenant, je peux travailler en même temps que le doctorat, au moins dans les deux premières années. En plus, à l’étranger le doctorat est vraiment reconnu, bien plus qu’en France où en ce moment c’est le Master et le diplôme d’ingénieur qui est très recherché dans le monde du travail.
Mais ! Il y a un phénomène en ce moment qui m’a convaincue : dans de nombreuses disciplines le doctorat revient en force, pas seulement dans le milieu universitaire qui est accessible seulement grâce à ce diplôme, mais surtout dans le secteur privé ! Je suis même déjà tombée sur des offres d’emploi de responsable de formation par exemple qui exigeait un doctorat et plus seulement un master. C’est ce dernier point qui m’a vraiment décidée. J’ai voulu anticiper sur l’évolution du marché de l’enseignement des langues en allant jusqu’au doctorat, en me disant “Ce sera fait !” C’est une manière de m’ouvrir plus de porte dans l’avenir.
Et plus j’avance dans ma découverte de ce diplôme, plus je vois des choses qui me plaisent : participer à un colloque international, publier des articles dans des revues… J’ai plein de possibilités à moyen terme grâce à mon incroyable directrice de Thèse. J’ai aussi l’ambition de rendre ça très actuel, en communiquant sur ces trois années, en alliant les tendances professionnelles en communication et ce processus ancien qu’est la démarche doctorale. Je veux rendre ça accessible et fun.


Quelles ont été les barrières à franchir avant de commencer un doctorat ?


La plus grande barrière a été celle des représentations que j’avais sur ce diplôme. Déconnecté de la réalité, inutile sur le marché du travail, ne permettant pas de gagner plus d’argent qu’un autre métier, me condamnant à travailler dans des universités uniquement toute ma vie, trop théorique, trop difficile… J’ai dépassé tout ça en m’informant et en trouvant la façon de personnellement j’avais envie de vivre ces trois années.
L’autre barrière c’est la barrière financière, c’est une question super importante parce que faire un doctorat demande beaucoup de temps et d’investissement. Travailler en même temps est possible mais ni conseillé ni bien pratique. C’est aussi un point sur lequel les universités sont pointilleuses maintenant, pour éviter de faire commencer des doctorats qui seront abandonnés en cours de route il faut justifier d’un financement, soit obtenir un contrat doctoral, soit un autre type de financement, soit travailler. De mon côté j’ai candidaté à un contrat doctoral et en même temps j’ai trouvé du travail pour assurer mes arrières.
Il y a aussi des barrières plus concrètes comme la montagne administrative pour s’inscrire… Il faut prendre les choses les unes après les autres et avancer au fur et à mesure.

Un doctorat, comment cela fonctionne ? Quelles sont à présent les étapes et votre vie au quotidien ?

Dans le doctorat il y a d’abord une grosse partie théorique, il faut lire, lire, lire beaucoup ! Il y a aussi l’organisation des expérimentations, trouver les personnes, faire les protocoles expérimentaux, récolter les données, puis les analyser avant d’en tirer des conclusions. Et vers la fin il y a beaucoup beaucoup de rédaction. Il y a aussi le fait de devoir publier des articles selon l’avancée des travaux, de participer à des conférences, des colloques, des journées d’études etc. Il faut collaborer avec d’autres chercheurs, faire vivre le laboratoire où l’on se trouve. On doit rencontrer régulièrement la personne qui dirige notre thèse aussi, c’est très important. Et le cas échéant travailler en même temps !
A partir de septembre ma semaine sera partagée entre enseignement à l’université, préparation de cours, lectures théoriques, rédaction de fiches de lecture et de synthèses, communication avec ma directrice de thèse, organisation des expérimentations, rédaction d’articles et recherche de moyen de faire vivre ce travail.


Quels conseils donneriez vous à quelqu’un qui voudrait se lancer dans un doctorat ?


Mon premier conseil serait de trouver la personne parfaite pour diriger cette thèse. La personne qui me suit est super disponible, accessible, investie, elle m’accompagne à chaque étape et je me sens vraiment bien accompagnée. Je pense que les choses auraient été vraiment beaucoup plus compliquées si je n’avais pas cette professeure à mes côtés.
Mon deuxième conseil serait de s’assurer que l’on pourra vivre correctement pendant ces trois années. Je crois qu’on ne peut pas sacrifier sa vie pour une thèse. De nombreux étudiants abandonnent, font des dépressions, se sentent mal. C’est un travail, il ne faut pas tout sacrifier pour un travail.
Un troisième conseil : se renseigner au maximum, s’entourer d’autres doctorants, d’autres enseignants qui peuvent vous aider, répondre à vos questions, trouver peut-être des doctorants sur internet qui partagent leur quotidien comme “Tim et sa thèse” sur YouTube par exemple, ou le podcast “Thésard.e.s” Il faut être sûr quand on se lance dans un projet tel que celui-là, je ne pense pas qu’on puisse se dire “on verra bien”, il faut être déterminé, sûr de soi et organisé.

Comment faire pour vous contacter et en savoir plus sur vos travaux ?


Pour me suivre et en savoir plus sur mes travaux, je vous invite à vous connecter avec moi sur LinkedIn, je pense que c’est là-bas que je partagerai mes avancées et mon quotidien de thésarde : Maëlle Ochoa (enseignante indépendante et doctorante)
N’hésitez pas à me contacter par ce réseau, je discuterai de tout ça avec vous avec plaisir !

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(Celia Ochoa Photography)

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