Entretien avec Vincent Scheidecker et Patrick Rousseau, co-fondateurs de Polyglot Club
Bonjour Vincent et Patrick, pourriez-vous nous présenter votre parcours ?
Vincent : De formation “Ingénieur en Agriculture”, j’ai démarré le site internet
PolyglotClub.com en 2003.
Pat Rousseau m’a rejoint en 2005 pour développer les “activités réelles” et apporter son savoir-faire en didactique des langues et des cultures.
Je suis actuellement fonctionnaire au Ministère de l’Agriculture et je m’occupe de la communauté à temps partiel avec Pat.
Au départ c’était pour répondre à un besoin personnel : je voulais apprendre le chinois sur Paris. Désormais il y a 40 000 membres sur Paris et bientôt 400 000 dans le monde.
Pat : Bonjour à tous les didacticiens, pédagogues, enseignants et apprenants du monde entier! Et surtout merci pour votre intérêt pour notre modeste communauté, pleine de ressources!
Après ma formation doctorale en didactique des langues et des cultures, j’ai rencontré Vincent et nous avons décidé de mettre nos compétences respectives à contribution pour la construction de ce projet.
Aujourd’hui, j’enseigne l’anglais à l’Université Paris 7 et je travaille au quotidien avec Vincent pour continuer de développer et dynamiser la communauté Polyglot Club en France et dans le monde.
Qu’est ce que Polyglot Club ?
Vincent et Pat :
La communauté « Polyglot Club » basée sur le site internet
www.PolyglotClub.com permet d’apprendre et de pratiquer des langues étrangères partout dans le monde.
Elle permet à ses membres d’échanger leurs connaissances et leurs idées sur les langues et les cultures, que ce soit en ligne (« Echanges en ligne »)
ou lors de rencontres en face à face (« Activités Réelles »).
Polyglot Club s’adresse à tous les publics quel que soit leur âge, leur sexe, leur catégorie socio-professionnelle, ou leur niveau en langues.
Tous les publics, tous les pays et toutes les langues (notamment les langues régionales et minoritaires) sont concernées.
Polyglot Club s’intéresse également aux écoles, instituts de langues et établissements d’enseignement supérieur.
en leur permettant de mettre en application leurs connaissances théoriques, à l’écrit comme à l’oral.
Tous les pays du monde et potentiellement toutes les langues sont représentées.
A ce jour, le site est traduit en 88 langues et il compte 380 000 membres dans 151 pays.
Polyglot Club fête ses 10 ans, joyeux anniversaire ! Qu’est-ce qui a évolué depuis le lancement ?
Ce qui a commencé par des échanges en ligne, se poursuit aujourd’hui par des rencontres en face à face à l’échelle planétaire. En complément, nous sommes en train de développer la branche “découverte” de cette communauté, grâce à des excursions et voyages en France et à l’étranger.
Avez-vous quelques anecdotes, quelques moment qui vous ont marqués au cours de ces 10 ans ?
La vraie richesse de cette communauté, c’est la variété des langues, des cultures et la diversité des profils et des expériences de ses membres. Ainsi, chaque rencontre est une véritable aventure. Une des caractéristiques de nos rencontres, c’est le côté humain et spontané des échanges. Ceux-ci sont basés sur les langues et les cultures qui, par leur caractère identitaire, font vibrer une corde sensible et profonde en chacun de nous. Polyglot Club, c’est bien plus qu’un réseau social, c’est une philosophie et une famille!
Le Café du FLE est consulté par des enseignants, des directeurs de centre de langues. Après ces nombreuses expériences d’organisation de rencontres polyglottes, quels conseils donneriez-vous pour dynamiser des activités pédagogiques ?
Notre approche de l’enseignement/apprentissage des langues n’est pas révolutionnaire. Au contraire, nous essayons tout naturellement de recréer une atmosphère et un cadre propice à l’échange. Une sorte de retour aux sources. Pour cela, nos échanges se font dans des lieux publics (cafés, bars, pubs, clubs…), ce qui permet de “dédramatiser” la pratique des langues étrangères. Chez nous, pas de salle de classe, pas d’examinateur, pas d’évaluation. Il s’agit au contraire de valoriser la faute/l’erreur, dans un but pédagogique. Nous pensons qu’il vaut mieux pratiquer la langue cible en faisant des fautes (et en les corrigeant)… que de ne pas pratiquer du tout!