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Combiner l’instruction en famille et l’enseignement du FLE en ligne

Bonjour Katy, peux-tu te présenter ?

Bonjour Corentin, merci de me recevoir sur le Café du FLE. Pour faire simple, je suis française, maman de deux jeunes ados instruits en famille, passionnée par les langues et leur apprentissage et je travaille en tant que formatrice FLE depuis environ quinze ans. J’enseigne en ligne et à mon compte depuis à peu près 4 ans maintenant.

Pourquoi t’être intéressée à l’éducation à la maison ?

C’est un choix que mon mari et moi avons fait pour nos enfants parce que nous voulions passer plus de temps avec eux, les voir grandir. On voulait leur permettre d’apprendre à leur rythme, en utilisant des supports et des méthodes qui leur convenaient et qu’ils aient aussi plus de temps pour eux, pour suivre leurs passions. Ma grand-mère m’avait fait l’école pendant un temps en primaire, je savais donc que c’était possible en France. Mon intérêt pour l’enseignement m’a rendue curieuse des pédagogies qui mettent l’apprenant au centre de l’apprentissage et considèrent qu’il en est le moteur. J’avais envie d’offrir cela à mes enfants. Sans hésiter une seule seconde, nous nous sommes donc lancés dans ce qu’on appelle en France l’instruction en famille (IEF), que nous poursuivons encore aujourd’hui. C’est un vrai plaisir de les accompagner au quotidien dans leurs découvertes.

En quoi l’enseignement en ligne a été une solution pour toi ?

J’avais besoin de travailler et de m’épanouir sur le plan professionnel aussi, mais je ne souhaitais pas travailler à temps plein et surtout je voulais continuer à être disponible pour mes enfants. Je donnais des cours de soutien scolaire le soir, j’assurais des missions en entreprise, je faisais des ateliers dans les écoles. C’était assez contraignant car il fallait s’organiser au niveau des horaires pour que quelqu’un soit toujours présent avec les enfants et je perdais du temps dans les déplacements. J’ai alors découvert les cours en ligne via une plateforme d’enseignement à distance qui me permettait de définir mes disponibilités et mes tarifs et j’y ai rapidement pris goût. Pour moi, enseigner en ligne c’est l’idéal pour travailler tout en faisant l’instruction en famille. Je peux travailler quand ça m’arrange, selon mes conditions et depuis mon ordinateur portable ou même mon téléphone, donc potentiellement depuis n’importe où. Je peux fixer mes horaires de travail en fonction de notre planning familial et des nombreuses sorties pédagogiques et de loisir. Petit à petit, je développe mon propre projet de formation, sans intermédiaires.

Peut-être que des lecteurs / des lectrices réfléchissent à ce type d’organisation. Quels conseils pourrais-tu donner ?

Le télétravail, l’enseignement à distance et l’instruction en famille se sont considérablement développés ces dernières années et encore plus depuis la crise sanitaire. Cependant, faire ces choix sur le long terme doit avant tout être une décision personnelle et réfléchie si l’on veut que cela fonctionne. Il faut que cela convienne aussi bien aux parents qu’aux enfants. C’est une vraie philosophie de vie. Si vous envisagez de sauter le pas, il y a bien sûr quelques trucs utiles à savoir.   

  • Il est utile de se faire un planning professionnel et d’en informer les enfants pour qu’ils sachent à l’avance si on est disponibles pour eux ou pas. Moi je n’ai pas de bureau, je travaille souvent dans le salon mais mes enfants savent quand j’ai besoin de calme. Quand ils étaient plus petits, ils m’interrompaient parfois pendant une visioconférence. Mes apprenants étaient prévenus que ça pouvait arriver et ça ne leur posait pas de problème.  
  • Le fait de travailler en ligne et de faire l’instruction en famille, sans parler des tâches domestiques habituelles, peut vite supposer une importante charge mentale pour les parents. Chez nous, tout le monde participe aux tâches ménagères en fonction de ses capacités, de sorte que tout n’incombe pas aux parents. Il convient aussi de garder un peu de temps pour se ressourcer. Essayer chaque semaine de se ménager un petit temps rien que pour soi, sans obligations professionnelles ni familiales. 
  • Il faut apprendre à lâcher prise dans notre activité professionnelle, accepter qu’on ne va probablement pas pouvoir aller aussi vite qu’une personne qui s’y consacre à fond. Je vais à mon rythme et j’essaie d’aller à l’essentiel. Je fixe mes propres limites et mes conditions de travail. Je n’accepte par exemple aucune échéance à court terme, ce qui m’oblige à refuser certains clients ou partenariats. Notre temps est précieux et nous avons le droit de choisir ce que nous en faisons.
  • Compter sur un bon réseau de soutien et d’entraide est essentiel. Faire l’école à la maison ne veut pas dire que les enfants vont passer toutes leurs journées avec nous à la maison. En plus des activités extrascolaires, ils passent du temps chez la famille, chez les copains, chez des voisins… On peut aussi chercher des personnes-ressources qui pourront faire des activités avec eux pendant qu’on travaille.
  • Côté instruction, il faut savoir que faire l’IEF, ce n’est pas reproduire à la maison ce qui est habituellement fait à l’école. Nous avons bien sûr tous les ans un contrôle pédagogique réalisé par l’inspection académique de l’Education nationale qui vérifie le travail réalisé et la progression des enfants dans les différents domaines du socle commun, comme leurs camarades scolarisés. C’est donc une sacrée responsabilité. Toutefois, nous ne sommes pas pour autant obligés de suivre les programmes et les méthodes scolaires classiques. On apprend beaucoup par le jeu, les sorties, les lectures, les rencontres. Grâce aux activités ludiques, créatives, pratiques et basées sur leurs intérêts, le temps passé ensemble à apprendre est vu par eux, comme par nous, comme un moment de plaisir et non comme une corvée. Si on se met la pression, on risque de ne pas tenir le coup. Par ailleurs, faire l’école à la maison ne veut pas non plus dire que les enfants font forcément l’école en ligne. Ils ont besoin de vrais échanges, d’interactions réelles et pas seulement virtuelles. On peut bien sûr les inscrire à des cours en ligne en fonction de leurs besoins et de leurs intérêts, mais la grande majorité des apprentissages se fait dans la vraie vie.  Renseignez-vous sur les apprentissages informels et autonomes pour rompre avec le schéma habituel selon lequel on n’apprendrait qu’en y étant contraint ou avec un enseignant. Je vous conseille vivement de lire  “Les apprentissages autonomes” de John Holt et de visionner le documentaire “Être et devenir” de Clara Bellar pour en savoir plus.

Comment faire pour te contacter et en savoir plus sur ton activité ?

Vous pouvez rejoindre les groupes Facebook que j’anime pour poser vos questions ou contribuer vous aussi au partage de connaissances et de ressources. J’y réponds volontiers aux questions que l’on me pose et les échanges bénéficient à tous :

  • Ressources FLE en ligne, ouvert à toute personne intéressée par le FLE et l’apprentissage, profs ou apprenants. 

https://www.facebook.com/groups/fleenligne

  • Profs de FLE en ligne, pour les professionnels qui développent leur activité en ligne dans une perspective d’entrepreneuriat.

https://www.facebook.com/groups/profsdeFLEenligne

Si vous voulez découvrir mon travail, vous pouvez vous rendre sur mon site The French Instinct https://thefrenchinstinct.com J’ai déjà parlé de l’instruction en famille en France sur mon blog et dans mon podcast.

fbt

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