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Centres de FLE en France : les leçons d’une crise

Lors de la crise sanitaire Fle.fr a accompagné les centres de FLE dans la tourmente. Gérard Ribot, directeur du site, fait le point au seuil de cette nouvelle année qui devrait être marquée par une relance de l’activité des centres.

Deux ans après le début de cette crise, quelle est la situation des centres de FLE ?

La crise a eu un impact immédiat sur l’activité des centres, tout particulièrement les centres privés. Du fait de l’arrêt, du jour au lendemain, de tout accueil en présentiel la plupart des centres ont du “réduire la voilure”, procéder à des licenciements ou pour certains fermer en attendant des jours meilleurs. Mais les conséquences ont été encore plus terribles pour les enseignants, particulièrement les indépendants très nombreux dans la profession, (NDLR : micro-entrepreneurs ou en portage salarial).

Il y a eu aussi, comme dans toute crise, des effets bénéfiques dont bien sûr le développement du numérique sous toutes ses formes et une certaine diversification de l’offre de formation qui devrait aider à la relance de l’activité le moment venu.

Il faut souligner que dans ce contexte les aides publiques ont été, et sont encore, significatives : Fonds de solidarité, PGE (NDLR : Prêt garanti par l’état), prise en charge de l’activité à temps partiel, exonérations diverses. Mais encore a-t-il fallu que la profession se mobilise et Fle.fr a contribué en jouant son rôle de media référent.

Justement, à la lumière ce qui s’est passé, y a-t-il des leçons à tirer de cette crise pour la profession ?

Oui, j’en vois trois. La première et la plus évidente c’est l’extrême fragilité de notre secteur d’activité, en France, du fait de sa dépendance aux aléas de la mobilité internationale. Ce qui le place, de ce point de vue, dans une situation tout à fait comparable à celle des acteurs du tourisme.

La situation est un peu différente pour les centres universitaires qui accueillent leurs publics sur des formats semestriels et sont moins soumis au court terme, contrairement aux centres privés. A quoi s’ajoute l’appui de l’institution universitaire.

La deuxième leçon c’est la difficulté à être identifié en tant que secteur d’activité propre, condition préalable pour bénéficier notamment des aides publiques quand la situation le justifie.

On touche là à la spécificité de ce secteur qui est la très grande diversité des acteurs qui le composent. Le monde du FLE est à l’intersection de l’enseignement des langues, de l’éducation, de la formation professionnelle, de la culture et… du tourisme, linguistique en l’occurrence. Avec des acteurs qui appartiennent au monde universitaire, à celui des entreprises privées, du secteur associatif ou éducatif, du secteur institutionnel…

Cette diversité c’est ce qui fait la richesse de notre profession mais c’est aussi, et on l’a bien vérifié dans cette crise, ce qui en fait la faiblesse, faute d’une instance qui puisse jouer un rôle fédérateur et être un interlocuteur identifiable auprès des pouvoirs publics.

Néanmoins, grâce à la mobilisation des groupements et des réseaux appuyés par des élus locaux, sénateurs et députés sollicités par des directeurs de centres, une étape a été franchie avec l’intégration des “écoles de français langue étrangère” dans la nomenclature nationale des domaines d’activité de l’INSEE au titre du secteur S1bis.

C’est un acquis de cette crise qui pourrait s’avérer utile en d’autres occasions.

La 3e leçon de cette crise à mes yeux c’est Bouddha qui la formule le mieux : “Attendez tout de vous-même“. Cela signifie pour les professionnels du FLE de savoir prendre en charge eux-mêmes leurs propres intérêts, de maîtriser leur communication en toute indépendance et dans un esprit fédérateur. C’est tout l’esprit du projet qui a présidé à la création de Fle.fr en 1996 et c’est ce qui nous inspire plus que jamais dans le projet en cours pour élaborer une “Cartographie du FLE” qui vise à valoriser la diversité de notre domaine professionnel, à lui donner de la visibilité et à mettre en avant les enjeux communs à tous.

Quelles sont les priorités à venir pour Fle.fr ?

La première priorité c’est d’accompagner les centres de FLE dans une relance de l’activité qui soit la plus dynamique possible dans l’année qui vient. Nous le ferons notamment à l’occasion d’une Journée vendredi 20 mai à Paris sur la “Stratégie de communication digitale”.

L’autre priorité c’est l’enrichissement continu du site en termes de contenus qui mettront notamment l’accent sur les thématiques de la formation en immersion, du tourisme linguistique et des parcours académiques.

La troisième priorité c’est de conforter la place de Fle.fr comme “tiers de confiance” pour les publics internationaux à la recherche de cours de français en France. C’est la vocation du Grand Répertoire des centres de FLE et du Calendrier des formations pour professeurs qui sont ouverts à tous les établissements de formation.

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