Vos élèves apprécieront cette nouvelle compétence : la langue de bois ! Source :…
“Nous varions les registres dans la vie de tous les jours.”
Entretien avec Claire Albergel, enseignante de français langue étrangère (Accent français, Montpellier)
Oui, bien sûr. Je suis enseignante et formatrice de FLE/FOS à Accent Français, une école de langue à Montpellier, dans le sud de la France. J’y ai posé mes valises après plusieurs années très enrichissantes à l’étranger.
J’ai commencé à enseigné au Kenya et en Nouvelle-Zélande dans le cadre de mon Master Recherche en Didactique des Langues et des Cultures. Là-bas, j’ai aussi travaillé sur la formation des enseignants de FLE aux TICE et au concept d’innovation.
Je suis ensuite allée au Laos pour me perfectionner dans la formation de formateurs à l’Université des Sciences de la Santé. J’ai également conçu des méthodes de FOS médical pour les divers étudiants de cet établissement.
Aujourd’hui, mon objectif est d’exploiter des supports authentiques “détournés” permettant aux apprenants de se confronter dès le départ à l’utilisation naturelle du français.
L’articulation des différentes activités autour de ces documents se fait de manière à rendre la progression dynamique et les étudiants conscients de leur rôle d’acteur de la langue qu’ils apprennent.
Parce que nous varions les registres dans la vie de tous les jours. Je ne connais personne qui utilise seulement le registre courant ou standard.
Actuellement, j’enseigne à des apprenants en immersion à Montpellier. Même avant, quand je travaillais dans le FLE à l’étranger, j’enseignais à des personnes qui souhaitaient visiter, étudier ou travailler en France. Je ne pense pas que cela soit possible si on se contente d’apprendre le français courant des manuels.
A l’oral, je dois pouvoir interagir dans des situations formelles comme un entretien professionnel, un rendez-vous à la banque ou chez le médecin. Mais il y a aussi les sorties entre amis, les discussions entre collègues ou avec un groupe de personnes à la salle de sport, les films et les séries télévisées… Si je ne connais rien au langage familier, à l’argot, ou au expressions imagées, l’intégration risque d’être difficile, jusqu’à me sentir exclue parfois, comme ont déjà pu témoigner des étudiants.
Je pense aussi qu’une initiation au registre vulgaire et aux insultes est importante chez les grands adolescents et les adultes ; pas nécessairement pour qu’ils puissent les utiliser, mais pour comprendre ce qui se passe lors d’une situation conflictuelle dans la rue ou les transports en commun, pour savoir comment réagir. Parfois, le langage corporel ne suffit pas car lui aussi varie selon les cultures et les personnes.
A l’écrit, il y a les lettres formelles, informelles, les documents administratifs, la littérature classique et contemporaine, les e-mails, les SMS, les messages publicitaires, les réseaux sociaux… tout un éventail de situations de communication qui font appel à des registres très différents du français.
Par ailleurs, le français ne varie pas seulement socialement, il varie aussi géographiquement dans le monde et au sein même de l’Hexagone ; si un apprenant vient étudier le français à Marseille ou à Lille, il ne sera pas confronté à la même façon de parler français.
Les médias eux aussi parlent un français qui leur est propre, alors quand j’écoute la télévision ou la radio, il vaut mieux y être préparé : les périphrases (l’île de beauté…), les néologismes (zadiste, impacter…) et mots détournés (décrypter l’info…).
Et c’est l’ensemble qui fait notre français d’aujourd’hui. Il y a du travail ! C’est pour ça qu’il faut commencer tôt dans l’apprentissage, dès le niveau débutant.
Oui, voilà ce que je propose :
Par e-mail : claire.albergel.af@gmail.com et je vous invite à visiter le site de l’école Accent français : https://www.accentfrancais.com/fr