Entretien avec des pionniers de la toile. Alix Creuzé est professeur conceptrice et coordinatrice…
Entretien avec Jean-Marie Gilliot, passionné de pédagogies actives et de numérique. En route pour les MOOC !
Je suis maître de conférences en Informatique à Télécom Bretagne, sur le site de Brest de cette école d’ingénieurs, et m’intéresse depuis des années à des pédagogies actives, intégrant le numérique pour renforcer les aspects collaboratifs. J’ai fait partie de l’équipe qui a proposé le premier MOOC francophone « Internet Tout y est Pour Apprendre » en 2012, et en 2013.
Depuis, j’ai participé à la promotion et à l’accompagnement des MOOC auprès de mes collègues de différents établissements dans différents contextes (l’Institut Mines-Télécom, France Université Numérique, ou l’AUF). Je continue évidemment à enseigner et à faire de la recherche, sur les environnements informatiques liés aux apprentissage sur le Web (dont les MOOC).
Un MOOC, ou CLOM en français (pour Cours en Ligne Ouvert et Massif) c’est un cours en ligne ouvert à tous les internautes. Par cours, on entend bien un enseignement avec un professeur, des présentations par vidéo, mais aussi des activités, des exercices, des évaluations pour savoir si on a compris, des forums pour poser des questions et échanger avec les autres … Il y a souvent une date de début, et de l’information pour susciter un maximum d’inscriptions.
Le M de Massif vient du nombre d’inscrits, mais surtout des échanges sociaux rendus possibles par ce nombre. Plus il y de monde, plus il y de dynamique entre les apprenants.
L’essor vient d’un emballement venu d’outre atlantique, qui fait que des universités réputées (Stanford, MIT, Harvard …) ont commencé à proposer de tels cours, que de plus en plus d’établissements s’y sont mis, mais surtout que les internautes s’y sont inscrits en nombre. Les services de type vidéo et réseaux sociaux sont devenus depuis peu d’un usage quotidien. C’est donc naturel de s’inscrire à un cours gratuit sur un sujet qui vous intéresse quand ce cadre existe. De plus, vous connaissez sans doute le nom de l’établissement, un intervenant et vous pouvez vous décider sur une vidéo de présentation, ou une recommandation d’un « ami ». Vous pourrez ensuite le dérouler à votre rythme. C’est beaucoup plus facile que d’aller suivre des cours du soir. Il y a eu également un fort renfort de communication de la part des médias. Et les participants se réinscrivent, il y reviennent.
C’est vrai qu’il y a peu de participants qui vont au bout. Mais c’est parce que ceux-ci se sont plutôt inscrits à un service web sur un sujet qui les intéresse qu’à un vrai cours d’université. Il n’y a donc pas d’obligation d’aller au bout, et les motivations sont variées, entre la simple curiosité, l’objectif de révision ou simplement pour voir comment le cours est organisé.
Malgré tout il y a quelques principes de base : un contenu passionnant, une progression engageante, la proposition de plusieurs parcours et encourager les interactions entre les pairs (les participants). Nombre de MOOC mettent en place une évaluation entre pairs, ce qui engage les participants, développe les interactions, et, cerise sur le gâteau, est plus efficace en termes d’apprentissage.
Nous avons également noté que des groupes qui s’inscrivent ensemble, qui se rencontrent vont s’investir d’avantage jusqu’au bout. Le numérique ne remplace pas le réel.
Il peut aller s’inscrire à des MOOC sur des sujets proches du sien. Il doit également s’habituer à utiliser des outils web dans un cadre qu’il maîtrise, personnel ou dans son cours, prendre l’habitude d’interagir sur des forums ou des réseaux sociaux. Il y a aussi de la littérature sur le sujet.
Ensuite, il est indispensable de former une équipe avec d’autres personnes. Certaines équipes d’enseignants de MOOC sont d’ailleurs prêts à accueillir des enseignants et leurs élèves ! Ensuite, c’est un cours en ligne qu’il s’agit d’organiser.
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