Avec Laure Patuano, découvrons un métier du FLE.
En avant les voyages, la débrouillardise, le relationnel et l’ingénierie pédagogique.

Bonjour Laure, quel est ton parcours ?

Bonjour Corentin ! Mon parcours… comme beaucoup, je suis « tombée » dans le FLE un peu par hasard. Je finissais mon DEA d’histoire en Erasmus, en Sicile, et c’’est là que j’ai commencé à donner des cours de français à l’Alliance française de Catane. Après cette première expérience réussie, un vrai coup de foudre, j’ai décidé de continuer à enseigner tout en réorientant ma formation universitaire vers le Français Langue Etrangère. C’’est durant mon année de Master 2 FLE que j’’ai effectué un stage au sein du département éditorial des éditions CLE International : j’’étais très curieuse d’’en savoir plus sur les outils pédagogiques et sur les méthodes, que nous utilisons au quotidien en tant qu’enseignants !
Après ça, je suis partie en poste à l’étranger. Tout d’’abord à Hanoï, au Vietnam, dans le cadre d’’un Volontariat International (VI), puis je suis partie travailler à l’Institut français de Dakar, au Sénégal, en tant que responsable pédagogique. Aujourd’’hui je travaille au sein des éditions CLE International : je suis déléguée pédagogique et responsable de zone, en charge de cinq pays : la France, l’Italie, la Suisse, les Etats-Unis et le Canada.

Comment expliquerais-tu ton métier ?

Dans mon métier, j’’ai deux casquettes.

Je suis d’’abord déléguée pédagogique, c’’est-à-dire que mon rôle est de conseiller les enseignants et les responsables pédagogiques d’’établissement, en fonction de leurs besoins et de leurs activités de cours. J’anime également très régulièrement des formations pour les enseignants. Il peut s’’agir de formations pédagogiques au sens large, comme dans le cadre des Journées CLE Formation, que nous organisons un peu partout dans le monde  ; ou bien de formations, à la demande des établissements, sur la méthodologie de nos ouvrages et sur les fonctionnalités numériques de nos outils pédagogiques.
Ma deuxième casquette, c’’est celle de la responsable de zone, c’’est le rôle de la commerciale. Je suis en relation avec les libraires et avec nos distributeurs dans les pays dont je suis responsable : je les conseille et je les accompagne pour m’’assurer que nos livres sont bien présents dans les librairies, aussi bien à Paris qu’à Naples ou à Toronto.

A quoi ressemblent tes journées ?

En réalité, aucune journée ne ressemble à une autre et c’’est ça qui me plaît le plus dans ce métier : je ne m’’ennuie jamais ! Je suis toujours en mouvement, je passe le plus clair de mon temps en déplacement entre la France, la Suisse, l’’Italie, les Etats-Unis et le Canada, où je pars à la rencontre des enseignants de français langue étrangère et des responsables pédagogiques des établissements que je visite. Quand je suis au bureau, je suis généralement en train de préparer ma prochaine mission ou de faire le suivi de la précédente.

Quelles sont les qualités/compétences nécessaires pour exercer ce métier ?

Je dirais que la première qualité nécessaire est la débrouillardise ! Quand on est en déplacement, il faut savoir rapidement s’’orienter dans une ville qui ne nous est pas forcément familière, pour s’’assurer d’arriver à l’’heure à ses rendez-vous ou pour pouvoir faire face à des situations imprévues, comme il en arrive souvent quand on voyage beaucoup.
Il faut également posséder de solides compétences en ingénierie pédagogique pour pouvoir comprendre rapidement les besoins des enseignants ou des établissements, afin de pouvoir les conseiller efficacement et rencontrer leurs attentes. C’’est la raison pour laquelle tous mes collègues délégués pédagogiques sont en fait d’’anciens enseignants.
Enfin, comme tout travail au contact du public, un excellent relationnel est essentiel !

Quelles évolutions sont possibles par la suite ?

En fait, le métier de délégué pédagogique ouvre beaucoup de portes. Au quotidien, je rencontre beaucoup de gens, je me crée un réseau très important donc je ne pense pas avoir de difficultés si un jour je souhaite reprendre mon métier d’’enseignante ou de responsable pédagogique dans le domaine du FLE. Mes anciens collègues sont pour leur part soit partis en poste à l’étranger avec le Ministère des Affaires Etrangères, soit restés dans le monde de l’’édition. Une chose est sûre : j’’aurai le choix !