Coup d'oeil dans le rétroviseur pour un entretien datant de 1966 avec Monsieur Jean Basdevant,…
Suivez le guide ! Corentin est assistant de français à Taïwan. Il nous parle de cette période de vie enthousiasmante. Ce programme est aussi un excellent moyen d’entamer une carrière de FLE.
Bonjour Corentin, je pense qu’à nous deux, nous représentons au moins 50 % des Corentin dans le domaine du FLE.
J’ai 23 ans et je suis actuellement en première année de Master FLE à distance. Avant d’en arriver là, j’ai suivi des études qui n’avaient rien à voir avec le FLE. D’abord un bac STMG, puis une licence d’Histoire et enfin un DU FLE qui permet à n’importe qui ayant une licence, peu importe le domaine et l’âge, de pouvoir ensuite postuler en Master FLE.
L’année dernière j’étais assistant de Français en Espagne, cette année je suis toujours assistant de français mais à Taïwan. J’aime le ski, l’Histoire, les pâtes à la carbonara, et j’ai une haine profonde pour les musiques de Patrick Sébastien. Je pense que c’est tout ce qu’il est important de savoir sur moi.
Un assistant de Français fait partie d’un programme organisé par France Education International qui permet chaque année à 1300 étudiants de partir dans 27 pays différents pour enseigner le FLE (voir ce lien pour plus de détails : https://www.france-education-international.fr/assistants-francais-a-letranger/presentation#:~:text=Environ%201%20300%20postes%20sont,12%20mois%20selon%20les%20destinations ).
Le rôle de l’assistant peut être très vague, cela dépend surtout du pays, de la région et du type d’établissement dans lequel vous êtes affecté. En Espagne par exemple, j’étais assistant dans un collège/lycée publique, dans un village complètement perdu dans les montagnes d’Aragon. J’avais environ 12-15h de cours par semaine pour une rémunération de 700 € par mois ce qui était assez pour vivre, et même pour prendre 5 kilos en un an à coup de jambons crus espagnols.
Mon rôle était avant tout de présenter la culture française, motiver les collégiens/lycéens, corriger leur prononciation, préparer quelques activités, etc… Franchement, la dose de travail n’était pas très lourde.
C’était très rare que je sois seul avec les élèves, et c’était purement parce que j’en avais envie. Autrement, l’assistant est toujours censé être accompagné par un prof.
Mais cette année, à Taïwan, j’ai un rôle totalement différent. Déjà, je ne suis plus dans un village de montagne comptant 3000 habitants jour de festival, mais à Taipei, la capitale du pays avec 2.6 millions d’habitants. Mon rôle ici est très particulier et je ne pense pas qu’il soit très fréquent parmi les assistants, je suis un « assistant itinérant ». C’est-à-dire que je vais dans 26 lycées différents pour présenter la culture française, discuter avec les lycéens, faire quelques jeux, etc… Je vais presque chaque jour dans un nouveau lycée et collabore avec une douzaine de professeurs.
Ce qui est commun à l’ensemble des pays, en revanche, est que les assistants peuvent être affectés dans différents établissements. Cela peut être un collège, un lycée comme je l’étais en Espagne, mais également une université, une école primaire, une école de langue, etc. Par conséquent, les missions des assistants peuvent être assez différentes.
Quant à la rémunération, cette dernière varie grandement d’un pays à l’autre.
Comme pour la rémunération, les conditions pour devenir assistant sont propres à chaque pays. Néanmoins, on retrouve 3 critères principaux pour la plupart d’entre eux :
Est-ce que j’ai déjà regretté d’être assistant ? Jamais ! Est-ce que j’ai déjà entendu d’autres assistants me dire qu’ils avaient fait le mauvais choix ? C’est déjà arrivé, c’est vrai, mais c’est extrêmement rare.
Prenons l’exemple de mon année en Espagne. Au début, j’étais un peu réticent quand j’ai appris que je serai dans un village totalement isolé à 1000 mètres d’altitude. J’étais à deux doigts d’annuler le projet, mais j’ai finalement décidé d’y aller. Eh bien, c’était une expérience incroyable ! Le contact avec les élèves passait très bien et les collègues étaient super accueillants. Je ne me rappelle pas avoir souvent payé ma bière du vendredi soir, en général quelqu’un l’avait toujours payée pour moi ! J’en garde toujours de très bons souvenirs et la grande aventure ne fait que continuer de plus belle aujourd’hui à Taïwan. La plupart des taïwanais ont beaucoup de qualités (accueillants, serviables, curieux, très polis, …) je rencontre des personnes incroyables ici et je me sens très chanceux de pouvoir y être assistant.
Sur le plan personnel, être assistant est donc une très bonne opportunité pour vous immerger dans un pays et une société que vous auriez envie de connaître tout en gardant de grandes sécurités : vous êtes sûr d’avoir un emploi pour tout votre séjour, et même si cela se passait mal et que finalement la nourriture locale n’était pas si bonne que ça, ce n’est jamais que pour 8-9 mois donc il n’y a pas d’engagement trop important. Si vous voulez progresser dans la langue du pays, c’est l’occasion rêvée, car vous allez pouvoir rencontrer beaucoup de nouvelles personnes. Enfin, il n’y a jamais plus de 15h par semaine, ce qui veut dire que vous aurez tout le temps nécessaire pour visiter le pays et participer à d’autres activités !
Sur le plan professionnel, l’expression « mettre le pied à l’étrier » n’a jamais autant de sens que lorsqu’on devient assistant de Français. Selon moi, c’est un excellent moyen d’entamer une carrière de FLE. Cela peut permettre d’expérimenter pour une première fois la vie à l’étranger dans une immersion totale. Et c’est aussi souvent une première fois pour enseigner la langue française à un public étranger, dans un système étranger. Pour une personne qui envisagerait d’enseigner le FLE à l’étranger, le fait d’être assistant permet d’avoir une première expérience qui confirmera ou non votre vocation. De plus, être assistant n’est pas spécialement réservé aux étudiants dans le FLE, c’est-à-dire que peu importe votre domaine d’études pour pouvez espérer être assistant.
Les responsabilités de l’assistant sont très limitées. Vous êtes considéré comme un débutant, vous avez donc la chance de pouvoir être sur le terrain et gagner une précieuse expérience sans pour autant avoir toutes les responsabilités sur vos épaules d’un coup. Ensuite, il ne tient qu’à vous et à vos collègues de vous organiser si vous souhaitez avoir plus de responsabilités ou non au cours de l’année. Si vous pensez être devenu suffisamment fort au lancé de craie, vous pouvez essayer de reprendre la classe. Ensuite, si vous êtes certains que vous souhaitez continuer en tant que professeur de FLE dans le pays, être assistant est un excellent moyen de vous faire des contacts et de pouvoir commencer à rechercher les différentes possibilités pour les années suivantes.
De plus, le contrat n’étant que de 15h maximum, vous pourrez aussi en profiter pour continuer des études à distance en parallèle si vous ne voulez pas perdre votre année. C’est ce que j’ai fait l’année dernière avec mon DU FLE et c’est ce que je fais cette année avec mon Master. Et dans le cas où vous n’auriez ni envie de poursuivre vos études ni de visiter le pays (chose qu’on peut très bien faire chez soi avec Google Earth, je suis d’accord), vous pouvez également profiter de ce temps libre pour participer à des cours de FLE dans d’autres établissements que ceux de votre contrat et ainsi voir comment fonctionne l’ensemble du monde du FLE dans le pays. Par exemple, cette année j’ai profité de mon temps libre pour faire quelques interventions à l’université, cela apporte une expérience considérable qui n’est peut-être pas aussi facilement accessible sans avoir le statut d’assistant !
Bref, vous l’aurez compris, tant sur le plan personnel que professionnel, être assistant représente une opportunité absolument unique pour s’intégrer dans le monde du FLE.
En général, les inscriptions se terminent début mars. Si vous pensez avoir vos chances d’être accepté, je vous conseille de contacter le plus vite possible un prof de langue qui pourra évaluer votre niveau et votre motivation et de collecter au plus vite tous les documents qui pourraient être demandés.
Avant de partir, il reste cependant primordial d’être sûr de nos motivations. Une fois que vous êtes sélectionné, la procédure est très difficile pour annuler votre départ donc ce sera très mal vu si vous décidez d’annuler. De plus, il ne faut pas oublier que dans certains pays les places sont assez limitées et si vous avez la chance d’y aller, il faut s’assurer de vous investir un minimum et d’avoir une attitude irréprochable dans le pays, pendant un an, vous serez l’image de la France !
Personnellement, j’avais découvert l’assistanat totalement par hasard alors que j’étais encore en fac d’Histoire. Ça m’a tellement plu, que j’ai décidé de complètement arrêter mes études d’Histoire pour me lancer dans le FLE. Aujourd’hui, je ne regrette pas du tout ce choix et j’ai l’impression que les années en tant qu’assistant sont parfois un peu le calme avant la tempête, donc ce serait dommage de se priver de cette chance de commencer en douceur sa carrière dans le FLE !
Pour me contacter, je suis disponible à morfincorentin@hotmail.fr. Chaque pays a une personne contact choisi par France Education International donc c’est plutôt à elle qu’il faudrait s’adresser si vous avez des questions administratives. Mais pour le reste, ce sera un plaisir de répondre à vos interrogations.
Pour en savoir plus sur le programme, c’est simple, il suffit d’aller sur leur site, de choisir votre pays et de regarder tous les critères pour voir si cela vous correspond.
Poster sa candidature : https://www.france-education-international.fr/assistants-francais-a-letranger/comment-poser-candidature