Le FLE, c'est aussi une affaire de super-héros.
Mon parcours est le parcours d’un prof chanceux. J’ai commencé le FLE avec l’association Roeland qui organise des séjours linguistiques FLE pour des enfants et des adolescents. J’ai vite intégré l’équipe qui s’occupait d’un camp linguistique créatif. J’ai travaillé avec 5 profs qui avaient tous beaucoup d’expérience et avec qui j’ai beaucoup appris surtout sur l’animation en classe, l’utilisation des jeux et avec une coordinatrice qui me laissait tout tenter en classe et même m’encourageait dans les projets les plus fous. Dans notre équipe, il y avait aussi 6 animateurs, tous professionnels du monde du spectacle ou artistes, qui prenaient en charge des ateliers créatifs menés sur toute la durée du séjour : théâtre, danse, photographie, architecture (et oui architecture !), chant… Ça a été une expérience formidable que j’ai continuée pendant 5 ans tous les étés. J’ai fait mes études de FLE à Lille 3 tout en continuant à travailler avec Roeland sur divers projets (visites de ville en FLE, conception de matériel pédagogique…) et j’ai travaillé tout de suite après pour le Département des Étudiants Étrangers (le DEFI aujourd’hui) de Lille 3. C’est là où j’ai eu mes premiers groupes multinationaux, c’est là aussi où j’ai eu la chance d’avoir des collègues qui m’ont appris à concevoir des cours, des évaluations, des activités et à comprendre le Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues. Ces collègues m’ont invité à participer à des projets comme la conception du site de l’auberge espagnole et m’ont encouragé, soutenu et aidé à mettre en place toutes les activités que je souhaitais au sein de leur département : soirée jeux de société, théâtre improvisation… J’ai ensuite travaillé pour l’Ieseg, une école de commerce de Lille où j’ai encore eu des collègues formidables et aussi une direction fantastique toujours à l’écoute et prête à tout faire pour nous laisser mettre en place des projets. Enfin, j’ai passé le concours de recrutement de l’ONU à New York où je travaille depuis 7 ans maintenant et où j’enseigne le FLE au personnel et aux missions et agences rattachées au siège.
C’est un podcast audio auquel on peut s’abonner gratuitement et qui parle de didactique et de pratiques de classe. Il parait normalement une fois par mois mais j’aimerais mettre en place un format bimensuel. Le but de cette émission n’est pas de partager mes activités de cours (je n’en ai pas le droit) mais de partager des réflexions sur des pratiques de classe. Il y a 4 parties :
– une partie « actualités » qui annonce les formations, les colloques, les conférences etc. ;
– une partie « dossier » qui est le cœur de l’émission, c’est ici l’occasion de parler d’un point précis comme la grammaire, la correction, la réception orale ou de recevoir quelqu’un qui va partager son expérience, présenter son ouvrage, parler de ses pratiques ;
– une partie « tech » qui passe en revue un logiciel, une application ou un webservice
– une partie fourre-tout dans laquelle je parle des activités proposées par les blogs, d’initiatives, de coups de cœur que j’ai pu avoir.
Pour l’instant c’est un podcast qui débute et que je dois encore beaucoup améliorer mais l’envie, la motivation et les participants sont là donc j’ai de bons espoirs de continuer et de proposer un contenu de qualité.
Tout dépend de ce qu’on veut traiter et de comment on veut le traiter. Si on veut montrer du matériel de cours, ou des activités précises alors il faudra le faire en vidéo et en plus mettre à disposition les supports. Pour les exposés, les entretiens, l’audio est suffisant.
De manière générale le podcast a des avantages par rapport à l’écrit : c’est plus vivant, plus disponible dans la mesure où quand vous vous abonnez, vous n’avez plus besoin de retourner sur le site, plus mobile puisque vous pouvez emporter votre podcast partout même si c’est de la vidéo, à la différence des vidéos Youtube ou Dailymotion et plus pratique puisque une fois téléchargés, vous n’avez plus besoin de connexion pour profiter de vos épisodes.
L’avantage du podcast indépendant par rapport à la radio, c’est la communauté. Les podcasteurs que je connais sont très proches de leurs poditeurs, ils répondent sur les réseaux sociaux, par email et même, pour certains, organisent des « Live » avec une chatroom. On voit même des podcasts organiser des rencontres IRL (In Real Life), des soirées cinéma (comme les nuits au Max Linder) ou des concerts (comme le concert de l’apéro du capitaine). Evidemment, il faut laisser le temps, quand vous êtes podcasteur, à votre communauté de se créer et vous ne commencerez pas avec 100 poditeurs mais certains podcasts atteignent des nombres de téléchargements record avec 30000 à 50000 téléchargements par épisode.
Pour un podcast audio, si on parle matériel, on peut commencer avec un bon micro USB si vous êtes seul. Si vous décidez de réunir 4 ou 5 personnes pour animer l’émission alors il faudra investir dans une table de mixage avec plusieurs micros. Le yeti de Blue est un bon micro USB facile à utiliser et Behringer propose du matériel correct pour les podcasts à plusieurs. Il vous faut bien sûr un ordinateur mais ce n’est pas la peine d’investir beaucoup.
Pour la vidéo, c’est plus compliqué parce qu’il faudra une caméra ou un appareil photo en plus des micros. Il faudra ensuite monter les vidéos et cela demande un ordinateur plus puissant avec de préférence une carte graphique dédiée surtout si vous faites de la HD.
Du côté logiciel, Garage Band sur Mac est très simple à utiliser et prépare tout pour vous : piste micro, piste jingle et illustration. Il n’est pas gratuit mais il est offert pour tout achat d’un ordinateur Apple. Sur windows ou Linux Audacity fait des merveilles et il est largement suffisant pour un podcast. Certains podcasteurs lui préfère Adobe Audition mais le prix n’est pas le même.
Ensuite, il faut mettre en ligne votre podcast et lui faire une vitrine. La solution la plus économique est de tout faire à la main : vous louez un serveur mutualisé avec un nom de domaine et vous y mettez votre blog et votre podcast. Personnellement je paye 60 dollars par an pour un nom de domaine et un espace de stockage illimité. En France OVH est la référence des podcasteurs. Si vous avez peur de vous lancer dans le blog fait à la main, vous avez deux solutions :
– faire héberger votre podcast sur un service dédié comme Soundcloud, djpod, universpodcast
– utiliser wordpress ou overblog mais alors il faut savoir qu’il faudra payer pour les options audio et que vous pourrez difficilement vous contenter de la version gratuite
Après, il faut un flux RSS pour que les gens puissent s’abonner et proposer ce flux sur l’iTunes Store qui sera une vitrine de plus. Je recommande deux sites pour ceux qui voudraient plus de détails : le site de Matthieu Blanco et le site vivre de son blog.
Enfin si des profs de FLE ont un peu peur de se lancer dans le podcasting seul, ils sont les bienvenus chez moi pour animer une chronique de leur choix. Et s’ils ont peur de tout l’aspect hébergement, flux rss etc., je peux faire de la place sur mon site pour héberger leur podcast. Plus on est de fous…
Il n’y a pas de bons podcasts dans l’absolu parce qu’il faut trouver les podcasts qui traitent des sujets qui vous intéressent. Vous avez des podcasts sur une multitude de sujets : sports, technologie, jeux vidéo, cinéma, bien-être et même la franc-maçonnerie. Les podcasts sont nés pour répondre à des besoins auxquels la télévision et la radio ne répondaient pas. Il ne s’agit pas ici de critiquer les médias traditionnels mais comme ils sont soumis à des contraintes d’audience, ils ne font pas des émissions sur tout. Un podcast est bon parce que vous le trouvez intéressant.
Ceci dit, il y a quand même des ingrédients indispensables comme la qualité sonore (même pour une vidéo). De ce côté, je suis mal placé pour en parler car je ne suis pas encore satisfait du son de « Arts du FLE », je teste encore différentes configurations et je n’en suis qu’au numéro 3. Je crois aussi que la régularité est importante, il doit y avoir une sorte de rendez-vous établi et les gens doivent savoir que par exemple le lundi, c’est le jour où ils pourront télécharger tel ou tel podcast. Là, il faut s’assurer d’avoir fait les bons choix au niveau de son flux RSS, si vous demandez aux gens de renouveler leur abonnement tous les 2 mois, vous allez perdre des auditeurs, votre flux RSS doit être pérenne car les poditeurs ne veulent pas passer leur temps à vérifier que leurs abonnements sont toujours valides. Sur mon téléphone, je suis abonné à plus de 40 podcasts, je ne peux pas vérifier chaque jour que le flux RSS de chaque podcast est toujours en place. Enfin l’ingrédient le plus important : l’envie et la motivation. Faire un podcast prend du temps et de l’énergie donc si vous n’êtes pas très sûr de pouvoir vous investir dans un tel projet, il vaut mieux attendre et laisser mûrir votre projet jusqu’à ce que vous sentiez le bon moment.
On peut bien sûr aller sur le site Arts du FLE et me suivre sur Google+ et sur la page Google+ ou sur twitter et LinkedIn. Le podcast est amené à évoluer en faisant intervenir des chroniqueurs volontaires, des auteurs et des profs d’un peu partout. J’aimerais aussi que les poditeurs posent des questions sur les numéros à venir et c’est pour cela que j’ai créé la page « Annonces » qui donne les thèmes des prochains dossiers et qui donne la possibilité de poser des questions. Vous pouvez bien sûr me joindre par email via le site Arts du FLE. Enfin j’aimerais mettre en place une salle des profs virtuelle grâce à Google Hangout qui permet de faire des vidéoconférences à plusieurs pour discuter du thème du dossier abordé dans le numéro précédent. Dans l’idéal, je voudrais suivre le schéma suivant : semaine 1 publication d’un numéro, semaine 2 hangout pour discuter du dossier, semaine 3 publication et ainsi de suite mais pour cela il faut d’abord laisser le temps au projet de s’installer et de trouver sa communauté.
Concernant la deuxième question, je suis abonné, comme je le disais, à plus de quarante podcasts et je les recommande tous ! Mais pour avoir une bonne expérience avec les podcasts, il faut les choisir en fonctions de vos goûts. Je suis assez bon public et donc j’écoute aussi bien « Sur les épaules de Darwin » (un vrai bijou à écouter) et « La tête au carré » sur France Inter qui sont des émissions scientifiques, que « L’apéro du Capitaine » qui ne plaira pas à tout le monde à cause du langage et des rubriques. Si je devais donner des conseils pour écouter des podcasts, je conseillerais bien sûr les radios traditionnelles qui proposent des émissions de qualité mais je dirais surtout d’essayer les podcasts indépendants. Pour cela il y a deux pistes : les regroupements de podcasts comme « Nowatch » (qui malheureusement s’arrête en juin), Freepod, Badgeek, my geek system, Synopslive ou bepod et la webradio « Podradio » qui ne diffuse que des podcasts indépendants (deux fuseaux horaires et trois chaines !). J’espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à les écouter et à interagir avec eux parce que la communauté des podcasteurs est très sympathique.