Pour s’expatrier, il faut être “réaliste” et “s’informer”. Jean-Pierre Pont livre ses conseils.
Je suis journaliste, éditeur et j’interviens en tant que consultant auprès de divers organismes et médias sur toutes les questions de mobilité internationale. La vie à l’étranger a été le cadre de mon enfance, au gré des mutations de mon père, puis elle a très tôt défini mon identité professionnelle à travers mille expériences qu’il serait trop long d’évoquer ici ! Mais c’est réellement la presse et l’édition qui m’ont permis de mieux comprendre et de transmettre les innombrables facettes de l’expatriation. Les Français de l’étranger ne sont pas une simple masse comptable, et leur incroyable diversité défie les clichés réducteurs. Lorsque j’ai fondé le magazine Vivre à l’étranger dans les années 90, les enjeux de la mobilité internationale n’étaient que rarement évoqués.
Le village-monde que nous connaissons aujourd’hui fait apparaître des opportunités pour qui est prêt à sortir de sa zone de confort, pour reprendre une expression à la mode. Mon rôle consiste entre autres à faire connaître ces opportunités, pour des particuliers comme pour des entreprises.
Internet est un puits sans fond pour qui cherche de l’information, avec le risque, par définition, de s’y perdre ! Vous me permettrez donc d’évoquer notre site – https://www.francaisaletranger.fr – qui propose des fiches pays complètes et différentes rubriques, notamment d’actualités internationales, à l’attention de nos compatriotes qui aspirent au départ, comme à d’autres qui sont déjà installés à l’étranger. Sur ce site vous pouvez également vous inscrire à notre newsletter quotidienne et gratuite.
Nous diffusons des chiffres corrects. Dans le premier numéro, nous avons révélé le nombre exact de Français vivant à l’étranger, c’est-à-dire 3,4 millions, là où le ministère des Affaires étrangères en était resté à une étonnante sous-évaluation de 1,8 million. Au-delà, notre intention est de couvrir tous les aspects qui concernent la mobilité internationale : politiques, en décryptant notamment le travail des élus des Français de l’étranger, mais aussi économiques et sociaux. Nous publions également des bancs d’essai où nous passons au crible les caractéristiques de telle ou telle destination en matière de qualité de vie, d’emploi, de santé, de retraite, etc., sans oublier des dossiers spéciaux, comme nous venons de le faire sur le Québec qui inaugure une série à venir sur les provinces du Canada, et bien sûr des témoignages d’expatriés qui témoignent de la diversité des situations que j’ai abordée précédemment.
Le réalisme !
Avant même de choisir sa destination, on peut déjà s’informer sur les formules qui existent pour poser le cadre de cette expérience.
Je pense notamment aux plus jeunes qui peuvent s’appuyer sur les nombreux dispositifs existants pour construire leur projet (Permis vacances travail, Volontariat international en entreprise ou en administration, Erasmus + pour les études mais aussi maintenant pour l’emploi, etc.).
Pour les personnes qui partent avec leur famille la situation est bien sûr différente. La solution du détachement à l’étranger par son entreprise est évidemment la plus confortable mais elle a de moins en moins cours, les entreprises privilégiant la main d’œuvre locale pour des raisons de coût. Pour autant, il reste énormément d’offres d’emploi à l’étranger en fonction de sa qualification, ne serait-ce qu’en Europe, avec notamment le portail européen de l’emploi Eures, qui est largement méconnu en France.
Les retraités, quant à eux, devront prendre en compte d’autres critères qui leur sont propres. Le banc d’essai de dix destinations paru dans notre dernier numéro aborde ces questions.
Il est disponible physiquement dans la plupart des points de vente (Relais Presse, kiosques, etc.), dans l’espace numérique Le Kiosk (https://www2.lekiosk.com) ou encore sur notre site Internet (https://www.francaisaletranger.fr).