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Intégration linguistique. Quelle place pour les bénévoles enseignant le français ?

Au fil des ans, l’intégration linguistique est devenue un enjeu prioritaire des politiques publiques. Elle est désormais au coeur d’un contrat d’intégration républicaine (CIR) passé avec ceux qui souhaitent résider durablement en France.

D’une durée d’un an, le Contrat d’intégration républicaine (CIR) inclut une formation linguistique gratuite visant l’acquisition d’un niveau de français au moins équivalent au niveau A1 du CECRL

La loi du 7 mars 2016 relative aux droits des étrangers en France a notamment associé la délivrance de la carte de séjour et l’obtention de la carte de résident à la connaissance et maîtrise du français. Ainsi, l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), établissement public administratif placé sous la tutelle du ministre de l’Intérieur depuis 2009, prescrit-il des formations linguistiques pour les primo-arrivants et réfugiés (51 833 formations linguistiques prescrites, soit 14,7 millions d’heures de formation dont près de 50 % des signataires du CIR ont bénéficié, selon le rapport d’activité 2019 de l’OFII).

Volontariat et professorat seraient-ils mis en concurrence ? C’est ce qui ressort souvent des témoignages. Dans certaines associations, le problème est pris à l’envers : le professeur de FLE salarié s’occupe de gérer l’équipe de bénévoles et de suivre les dossiers administratifs, tandis que les bénévoles se retrouvent dans les classes en face-à- face… Car, manifestement, en dépit d’un souci de professionnalisation du secteur, la balance penche plutôt du côté du bénévolat. Ainsi, à Paris, le réseau Alpha, association qui propose un site collaboratif de l’apprentissage du français en Île-de- France, répertorie sur 371 structures 3 600 bénévoles et 921 salariés pour 27 788 bénéficiaires.

Pour Claire Verdier qui dirige le CEFIL (Centre d’études, de formation et d’insertion par la langue), association qui fait partie du réseau EIF-FEL et n’emploie que des salariés, l’opposition entre bénévolat et professorat doit être nuancée. « Il y aurait vraiment des choses intéressantes à faire pour travailler en complémentarité sur des parcours longs. »

Elle souligne notamment l’importance d’une formation adéquate pour les premiers pas dans l’apprentissage de la langue. « Les bénévoles peuvent plus facilement prendre la main sur des niveaux A2 ou B1 pour lesquels il existe beaucoup de supports pédagogiques et d’ouvrages disponibles. C’est plus compliqué pour le niveau A1.1 “

Photo : Pierre Criqui, Associations CEFIL et réseau Alpha.

Article : Sophie Patois. À retrouver dans la revue le français dans le monde (mai 2021)

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