Marathon-photo
Entretien avec Thomas Laigle, attaché de coopération pour le français à l’Institut français.
Bonjour Thomas, pourrais-tu nous présenter ton parcours ?
Bonjour !
Après des études de lettres et de FLE à Toulouse, j’ai suivi un master 2 d’ingénierie de formation multimédia à Grenoble. Je suis ensuite parti 2 ans en Russie comme volontaire international à l’ambassade de France. Je m’y occupais de la gestion centrale des examens DELF-DALF et du portail du français en Russie
www.francomania.ru, qui a pas mal changé (en bien !) depuis…
De retour en France j’ai été chargé de mission pour les TICE pendant 3 ans au CIEP, avant de repartir en Pologne comme attaché de coopération pour le français à l’Institut français.
Qu’est ce que le Marathon-photo francophone de Pologne ?
C’est un concours adapté des marathon-photos de la Fnac : les participants s’inscrivent par équipe de 2, dans la catégorie collégiens/lycéens ouétudiants/adultes. Le jour du Marathon, chaque équipe doit réaliser dans la journée 4 photographies accompagnées d’une légende en français, sur 4 thèmes différents (1 photo par thème). Les thèmes sont donnés au lieu de rassemblement du concours : les deux premiers à 10h, les deux derniers à 14h. À la fin du concours, les photos sont récupérées sur ordinateur puis mises en ligne.
Un premier jury local désigne les lauréats de chaque ville avant qu’un jury national ne choisisse les gagnants du marathon. Un prix du public est également décerné aux équipes dont les photos auront reçu le plus de votes via internet.
En quoi ce type d’événement de promotion de la francophonie est plus engageant et plus “viral” ou rayonnant que d’autres ?
Il existe une multitude de concours francophones en Pologne, c’est une tradition que l’on retrouve dans beaucoup de pays de l’ex-URSS… Le problème c’est qu’ils sont quasiment tous tournés vers un public déjà “acquis” au français. Avec le marathon-photo, on a voulu prendre le contrepied, en visant systématiquement les non-francophones :
- la constitution d’équipes permet à des non-francophones complets de participer,
- la barrière linguistique est réduite au minimum (comprendre un thème en français et rédiger une légende de quelques mots),
- l’évènement se passe en extérieur, si possible au centre-ville pour être visible du plus grand nombre (on a pas encore réussi à financer des dossards pour les participants, mais c’est l’idée…),
- les productions (photos) peuvent être appréciées par des non francophones et diffusées facilement sur internet,
- les participants vont eux-même faire la promo du marathon-photo en incitant leurs amis à voter pour eux sur le site (les votants étant ensuite encouragés à twitter leur vote ou à le partager sur Facebook).
Et puis, c’est aussi l’occasion de créer de la convivialité autour d’un projet ludique et original, avec à la fois une échelle nationale et un ancrage local…
Comment prolonger l’événement ?
Une fois les photos réalisées, on peut prolonger l’évènement en les publiant dans la presse locale, en organisant des expos des vernissages… Les photos peuvent être réutilisées pour la communication des organisateurs ou des sponsors : illustrations du site internet, cartes de voeux…
C’est aussi un outil pour aider les organisateurs locaux (Alliances françaises, établissements scolaires, associations de profs…) à se rapprocher des mairies, à qui on offre un bel outil de communication sur leur ville.
Bref, le Marathon-photo sert de base sur laquelle chacun peut communiquer localement et développer des événements selon ses moyens et son imagination.
Quels conseils donnerais-tu à une personne souhaitant elle aussi monter un concours de photos ?
Il faut un petit budget initial pour mettre en place le site avec un système de vote sécurisé (le nôtre a planté l’année dernière :-/ ) et de quoi offrir quelques cadeaux au niveau national. Il y a pas mal de temps à consacrer aux petits détails qui font la réussite du concours comme le choix des thèmes, la mise en ligne des photos, le déroulement du Marathon, l’affichage des votes en ligne en temps réel, etc.
Mais le plus important, c’est d’avoir des relais dynamiques sur le terrain. Ce sont eux et seulement eux qui peuvent faire de ce concours un événement qui décoiffe dans leur ville…
PS : en exclusivité mondiale pour les lecteurs du café du FLE, voici le c
roquis de ce qui sera probablement l’affiche du Marathon 2013. Il est réalisé par Fanny Vaucher, une jeune illustratrice talentueuse qui tient un BD-blog sur Varsovie intitulé
Pilules polonaises… Le jour du Marathon-photo, elle réalisera en temps réel un dessin pour chaque thème, qui sera publié sur son blog… et offert aux gagnants 🙂