Les 19 ans de FLE.fr sont l’occasion de publier un entretien avec Gérard Ribot, co-fondateur du site et de l’Agence de promotion du FLE. Il y évoque le chemin parcouru, les innovations, l’hétérogénéité du secteur FLE et la possibilité pour tous “d’être la bonne personne, au bon endroit et au bon moment”.
(lien vers ce générique des années 80, pour les hommes et les femmes du FLE qui tombent à pic)
J’ai fait des études de lettres modernes à l’université Paul-Valéry de Montpellier, puis j’ai été professeur de lettres en Algérie au titre de la coopération et ensuite chargé de mission au secrétariat général de l’AUF à Montréal. Je suis rentré en France en 1983 pour créer en association un centre de FLE à Montpellier, l’IMEF, dont j’ai assuré la direction pédagogique pendant 26 ans. Entretemps j’ai également participé activement à la création du site Fle.fr et de l’Agence de promotion du FLE.
Elle est double : apporter aux centres de FLE en France une visibilité sur internet à destination des prescripteurs et des publics internationaux et par ailleurs développer des contenus, des services en ligne et des projets qui répondent aux besoins et aux attentes des professionnels du FLE.
Cette activité a connu une évolution en plusieurs étapes dont la plus récente en 2011 – l’intégration à la société Adellis Éditions – nous a donné les moyens de réaliser des projets comme l’ouverture à Paris de la Librairie pédagogique du FLE, en partenariat avec la librairie Attica ou la création d’un organisme de formation au service des centres de FLE : l’Ecole communautaire.
Depuis sa création le 8 novembre 1996, le site a évolué dans le sens d’une ouverture progressive à l’ensemble des acteurs du FLE : écoles, enseignants, institutions, associations, éditeurs, lieux… Le résultat est aujourd’hui un véritable site portail qui a pris toute sa place dans le paysage du FLE, tout simplement parce que la plupart des acteurs du FLE s’y reconnaissent.
Au nombre des projets en cours : le développement de nouveaux contenus et de nouveaux services sur le site, en liaison avec nos medias associés : Facebook, Twitter, LePetitJournal.com, FranceFeel.
L’Agence de promotion du FLE est un opérateur indépendant des pouvoirs publics mais aussi des associations professionnelles qui ont vocation à défendre les intérêts de leurs seuls membres.
Cette indépendance est notre “marque de fabrique”, elle nous impose de respecter une déontologie qui est celle des médias d’information concernant la fiabilité et la véracité des contenus, le respect des points de vue et la prise en compte de l’intérêt général.
Cette démarche s’inspire d’une idée toute simple : la qualité de la formation commence par la qualité de l’information.
Le secteur du FLE est un secteur très “éclaté” où coexistent des institutions et des structures dont aucune n’a un rôle fédérateur. Ce sont aussi des cultures et des pratiques hétérogènes, marquées notamment par un clivage entre le monde universitaire et un monde “non universitaire”. C’est ce qui en fait la richesse mais aussi la faiblesse.
Le résultat c’est un déficit de visibilité à l’international, au préjudice de la promotion du français, et pour les enseignants de FLE une course permanente à l’information sur toutes les questions concernant les formations, les filières, les débouchés, les conditions de travail… Nous en sommes les témoins au quotidien.
L’organisation d’un événement “fédérateur” qui associerait tous les acteurs du FLE, pouvoirs publics et professionnels, porté par l’objectif de promouvoir le français dans toute sa diversité, serait de mon point de vue le bienvenu. A la place qui est la sienne, l’Agence est prête à apporter son concours à une telle initiative.
Le FLE, un monde de pratiques hétérogènes :
Je leur conseillerais ceci :
1 – diversifier autant que possible leur parcours de formation, lui donner une “touche” personnelle qui les distinguera le cas échéant d’autres candidats potentiels
2 – mettre à profit les expériences professionnelles qui peuvent se présenter à eux, en France comme à l’étranger
3 – exercer leur curiosité intellectuelle au-delà des seules préoccupations pédagogiques
4 – rester lucide sur ce que sont les réalités du métier d’enseignant de FLE notamment sur le plan des conditions de travail, souvent précaires, et de rémunération souvent modiques.
Le monde du FLE reste un secteur professionnel très ouvert où il est encore et toujours possible d’être la bonne personne, au bon endroit et au bon moment.
A partir du site Fle.fr tout simplement et plus particulièrement en consultant les Pages PRO.