Entretien avec Chloé LATRONICO qui représente de la filière française des EdTech (entreprises des technologies éducatives) en Afrique francophone pour deux fédérations de professionnels des EdTech (EdTech France et l’Afinef) ainsi que Business France

Bonjour Chloé, pourriez-vous nous parler de votre parcours et vos responsabilités actuelles ?

Je suis diplômée de Sciences Po Toulouse d’un Master en Relations internationales depuis août 2020. J’ai donc aiguillé mon parcours scolaire vers des questions liées aux politiques internationales de développement, à la coopération internationale et au développement humain. J’ai eu la chance de travailler pour Handicap International Luxembourg, une expérience qui m’a permis de participer à des programmes de sensibilisation de la jeunesse. C’est durant cette première expérience que j’ai pu me familiariser avec les enjeux de transmission de savoir, si importants lorsque l’on s’intéresse à l’éducation.

Par la suite, j’ai travaillé au Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) à Tunis, sur des problématiques liées à la médiation universitaire et l’accompagnement de la jeunesse tunisienne. Enfin, j’ai pu intégrer l’AFD et découvrir le travail de recherche.

Grâce à ces expériences, j’ai finalement eu l’opportunité d’effectuer ma mission actuelle : celle de représentation de la filière française des EdTech en Afrique francophone pour deux fédérations de professionnels des EdTech (EdTech France et l’Afinef) ainsi que Business France.

Depuis Tunis, j’ai la chance de rencontrer les acteurs de l’innovation dans l’éducation et la formation professionnelle dans cinq pays : la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Grâce à ces échanges, je peux exercer une veille sur les initiatives locales, encourager des collaborations entre les acteurs que je rencontre et ceux que je représente.

Pour quelles raisons la technologie présente un intérêt dans le monde de l’éducation ?

Bien évidemment la pandémie a mis en avant la nécessité d’assurer la continuité pédagogique. D’autre part, les EdTech permettent de faciliter l’apprentissage en le rendant souvent personnalisé, ludique et original. Je pense que l’usage de technologie permet aussi de créer un lien entre les professeurs et les élèves, la technologie peut être un moyen de rapprocher les générations.

Quels usages concrets arrivent actuellement dans les pays d’Afrique avec lesquels vous collaborez ?

Je remarque certaines tendances dans les pays de ma zone d’intérêt, sachant que je me suis pour le moment davantage concentrée sur l’Afrique du Nord et particulièrement la Tunisie.

En Tunisie, la technologie et l’enseignement à distance sont plutôt orientés vers l’apprentissage des métiers de demain. Cela répond au besoin d’insertion professionnelle de la jeunesse tunisienne extrêmement touchée par le chômage. Néanmoins, les initiatives locales de la EdTech se développent très rapidement et les entrepreneurs – souvent très jeunes – font preuve d’innovation. Ces derniers se concentrent sur la gamification de l’apprentissage et la transmission de savoir en dialecte local.

La dynamique marocaine me semble légèrement différente, la EdTech concerne davantage le secteur de l’éducation. En effet, les familles marocaines font souvent appel à des tuteurs privés, pour offrir des cours particuliers à leurs enfants. Ainsi, la technologie apparaît comme une alternative aux professeurs particuliers « traditionnels » : les plateformes de mise en relation d’élèves et de tuteurs se multiplient, celles qui proposent des cours en ligne également. A noter que c’est une tendance que je commence aussi à observer en Algérie.

Il me reste encore quelques mois pour me concentrer davantage sur le Sénégal et la Côte d’Ivoire, mais dans ces pays j’observe également une volonté d’utiliser les nouvelles technologies pour les mettre au service de la transmission du savoir.

Comment faire pour vous contacter et en savoir plus sur votre travail ?

Je vous invite à me joindre sur LinkedIn (Chloé Latronico)