Pédagogie différenciée. Comment s’y prendre ?

Claudine Nicolas est intervenue lors de la journée Hachette FLE à l’Alliance française de Paris Ile de France. Sa conférence a captivé l’auditorium, admiratif des méthodes utilisées dans un parcours d’intégration.

 

Quels conseils pratiques donneriez-vous aux enseignants qui doivent gérer l’hétérogénéité dans leur classe ?

D’abord la démarche d’apprentissage doit s’appuyer sur une évaluation précise des besoins de l’apprenant : va t-on privilégier un enseignement du FLE ,ou bien, va t-on introduire un enseignement du FLS (français langue seconde), voire du FLScol (français de scolarisation) ?

Quand les besoins de l’apprenant sont bien identifiés, on peut alors conduire des séquences d’apprentissage spécifiques : par exemple, la priorité est-elle de lui apprendre à remplir un questionnaire d’identité ou bien de lui apprendre à verbaliser ses difficultés de compréhension d’une consigne dans un exercice de grammaire ?

Si les âges des apprenants sont différents, il faut savoir que les plus jeunes tirent davantage profit d’un enseignement fondé en partie sur des activités ludiques car la première activité sérieuse de l’enfant est le jeu (cf Bruner) alors qu’avec les plus âgés, on peut mettre en place des séquences selon la démarche de comparaison des langues, car ils ont des capacités métalinguistiques avancées.

Si les origines culturelles des apprenants sont différentes, il faut savoir prendre en compte leurs parcours cognitifs: la culture scolaire n’est pas la même dans tous les pays. On privilégiera donc plutôt les activités orales ou écrites selon cette habitude culturelle.

Globalement, le principe directeur qui doit guider l’enseignant dans sa gestion de l’hétérogénéité est de l’accueillir comme une richesse et non un handicap. Sa position doit être celle d’une personne ressource au sein de la classe. La différenciation pédagogique doit être individualisée le plus possible et doit varier selon plusieurs paramètres :

le groupe-classe peut travailler, en autonomie sur une même activité, avec un même support et des consignes identiques, excepté le (ou les) apprenant(s) en difficulté retiré(s) du groupe et aidé(s) par l’enseignant.

-le groupe-classe peut être divisé, avec des activités, des supports et des consignes différents, en groupes de besoin, dans lesquels l’enseignant intervient en fonction des apprentissages et des demandes.

-l’enseignant peut désigner un (des) tuteur(s) parmi les apprenants chargé(s) d’aider un apprenant (ou un groupe) en difficulté lors d’une activité spécifique.

-l’enseignant peut répartir les tâches d’une activité pour que chaque apprenant apporte sa part personnelle différente dans le travail collectif.

Ces quelques exemples ne disent pas tout évidemment du travail de l’enseignant en classe hétérogène, mais donnent quelques pistes utiles.
Le reste est le vécu de chaque enseignant, qui doit s’adapter en permanence à l’imprévisible !

Merci pour ces conseils et à bientôt !!

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Claudine Nicolas est animatrice 1er degré au CASNAV de Paris et Docteur en Sciences de l’Education (Paris V René Descartes).

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